Une adolescente meurt dans un accident de canyoning

Alors que l’activité du canyoning s’était déroulée en 2005 sans accident mortel, ce sport à risque a déjà fait trois morts au cours de ce seul mois de juillet 2006. Il y a trois jours, c’est une jeune Britannique de 14 ans qui s’est tuée dans un canyon du massif des Écrins (Hautes-Alpes).

Après une descente en rappel, sa corde, coincée dans une branche, l’a rendue prisonnière des eaux où elle s’est noyée. Le drame est survenu alors qu’elle était accompagnée de son père et de sa soeur. Dix-huit jours plus tôt, deux autres personnes avaient trouvé la mort dans les Alpes-Maritimes. Le guide qui accompagnait un groupe de six randonneurs n’aurait pas, semble-t-il, tenu compte des indications météorologiques qui annonçaient «des risques forts d’orage». Les deux victimes ont été emportées par une crue violente.

Considéré comme une activité à risque, le canyoning est aujourd’hui strictement encadré en France. Tout d’abord, la Fédération française de la montagne et de l’escalade préconise qu’un groupe accompagné doit rester de taille modeste. Cette règle peut d’ailleurs être précisée sur décision du préfet, comme l’explique le capitaine Didier Le Gall qui commande le peloton de gendarmerie de haute montagne des Alpes-Maritimes. 

Dans ce département qui concentre le plus grand nombre de sites dédiés à cette activité, il a en effet été décidé que les groupes seraient limités à huit personnes. En outre, l’accès à certains canyons est interdit dès le début de l’après-midi. «Si un accident est signalé, les secours peuvent ainsi intervenir à coup sûr dans la journée et non pas de nuit», explique le capitaine Le Gall.

Règles de sécurité

«Il existe de nombreuses mesures d’encadrement, complète Jean Kanapa, agent au ministère des Sports et chargé de la formation des professionnels du canyoning. Les centres de vacances et de loisirs qui inscrivent cette activité à leur programme doivent ainsi obligatoirement recourir à un professionnel formé par les services de l’Etat.»

Pour nombre de spécialistes, la réglementation ne suffira évidemment pas à empêcher tout accident. «Cela est inhérent à l’activité, estime le capitaine Le Gall. On évolue sur des surfaces caillouteuses, glissantes. Les risques d’entorses, de fractures et tout simplement d’hypothermie sont bien réels.»

En 2005, 58 accidents avaient été recensés en France. Un chiffre qui aurait pu être plus important si les adeptes de ce sport ne se soumettaient pas à une certaine discipline. «D’une manière générale, les règles de sécurité sont respectées», estime Didier Le Gall. Néanmoins, certains comportements doivent aujourd’hui encore être combattus. Selon Jean Kanapa, les guides ne savent pas toujours résister à «une certaine pression économique». «Pour conserver une course, ils sont parfois prêts à réduire leur marge de sécurité», explique-t-il.

Source : article réalisé par Angélique Négroni et publié le 01/08/2006 sur Le Figaro Voir l’article du Figaro