Trois pompiers meurent dans un accident à la cascade de la Fouge (commune de Cerdon)
Trois pompiers ont perdu la vie vendredi soir dans un accident de canyoning àCerdon (Ain), un site réputé dangereux. Leurs corps ont été hélitreuillés.
Nichée au fond d’un cirque des montagnes du Bugey, la cascade de la Fouge est un endroit sauvage, apprécié des promeneurs du dimanche. Mais vendredi après-midi, elle est devenue un lieu maudit pour les pompiers de l’Ain. Deux d’entre eux sont morts dans un accident de canyoning, un troisième s’est tué en essayant de récupérer leurs corps. Cet après-midi-là il faisait beau. Un commandant et un sapeur-pompier infirmier volontaire de la caserne de Bourg-en-Bresse décident d’aller s’entraîner dans cette cascade, sur les hauteurs de la commune de Cerdon. Les deux hommes sont des membres chevronnés du Grimp 01 (groupe de reconnaissance et d’intervention en milieu périlleux) et prennent sur leur temps de repos pour se perfectionner en canyoning. Ils ont prévenu leur famille, indiqué leur itinéraire.
A18 heures, pas de nouvelles. La compagne de l’un des deux alerte les pompiers, qui envoient aussitôt une équipe leur porter assistance. Il est déjà trop tard quand les sauveteurs arrivent sur place. Les deux pompiers sont morts noyés, encore accrochés à leur corde le long de la cascade. Leurs collègues tentent de mettre les corps en sécurité pour les redescendre. Le caporal-chef Thierry Vanderme fait alors une chute d’une trentaine de mètres. Il meurt sur le coup. Les conditions de l’intervention sont dangereuses : il fait nuit, le fond de gorge est encaissé et difficile d’accès. Vers 2 h 30 du matin, les pompiers cessent l’opération, sans réussir à ramener les corps.
« Nous sommes tous meurtris »
A 7 heures, hier matin, une quarantaine de pompiers retournent sur les lieux, appuyés par un hélicoptère de la sécurité civile. Vers midi, les trois corps sont enfin hélitreuillés. Au poste de commandement des pompiers, les visages sont fermés, l’ambiance pesante. « Nous sommes tous meurtris par la perte de nos collègues, c’est horrible », glisse le colonel Philippe Pathoud, commandant adjoint des pompiers de l’Ain, le visage marqué par la fatigue et la tristesse. Sylvie Goy-Chavent, la sénatrice-maire de Cerdon, rappelle la dangerosité de la cascade, dont le débit est très élevé en cette saison de fonte des neiges. En 2002, elle avait pris un arrêté municipal pour interdire la pratique de sports d’eaux vives sur ce site. Elle l’a finalement retiré, sous la pression d’associations qui faisaient valoir leur droit à la pratique du canyoning. « Je le regrette et dès lundi je vais prendre un nouvel arrêté », indique-t-elle.
Hier après-midi, les familles et les collègues des trois victimes se sont recueillis, figés dans leur douleur, au centre de secours d’Ambérieu-en-Bugey, à une quinzaine de kilomètres des lieux du drame. Les corps n’étaient pas là. Trois casques, trois photos, trois drapeaux tricolores et des couronnes de fleurs. Les trois pompiers étaient mariés, pères de familles. Sept orphelins ont perdu leur papa dans cet accident. Le plus jeune n’a que 2 mois.
Source article publié le 15/03/2009 par Le Parisien Voir l’article
Trois pompiers meurent dans un accident de canyoning
Deux d’entre eux, un pompier volontaire et un pompier professionnel, âgés de 30 et 40 ans, étaient partis en cordée. Leurs familles, inquiètes de ne pas les voir revenir, ont donné l’alerte aux alentours de 19 heures.
Le troisième, un pompier volontaire de 46 ans, a fait une chute mortelle de 30 mètres alors qu’il participait aux recherches de ses deux collègues.
Une zone très difficile d’accès
Les trois corps ont été retrouvés dans la nuit mais les secours ont mis plusieurs heures avant de pouvoir finalement les récupérer dans cette zone encaissée et très difficile d’accès. Ils ont finalement été hélitreuillés, samedi midi .
Dans un communiqué, la ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie a présenté «ses sincères condoléances aux familles des victimes et à leurs proches, ainsi qu’à l’ensemble de leurs collègues sapeurs-pompiers».
Le colonel Philippe Pathoux, du Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS) de l’Ain a par ailleurs indiqué qu’une chapelle ardente allait être organisée.
Quant à savoir ce qui s’est passé : «il est encore trop tôt pour (le) dire», selon le sous-préfet de permanence, Didier Doré. «Les victimes étaient en bonne condition physique, elles pratiquaient des activités sportives, et nous n’avons aucun témoin», a-t-il précisé. L’affaire a été confiée au parquet de Bourg-en-Bresse.