Rassemblement canyon 2011 à l’Argentière-la-Bessée

Quelque 300 amateurs de canyons se sont donné rendez-vous ce week-end, à L’Argentière-la-Bessée, à l’occasion du huitième rassemblement interfédéral de canyon (RIC-2011). L’an dernier, le rassemblement avait eu lieu dans les Pyrénées. C’est Pierre Délery, instructeur de l’École française de Canyon, par ailleurs enfant du pays, qui a jeté son dévolu sur le pays des Écrins.

Des sites exceptionnels et parmi les plus difficiles

Pourquoi ? « Parce que nous avons ici des sites qui sont connus dans l’Europe entière. Prenez les Oules de Freissinières, c’est unique. D’une manière plus générale, nous avons dans le département les canyons les plus techniques que l’on puisse trouver dans le pays et même ailleurs. Ils sont très peu utilisés par les guides en été du fait de leur difficulté et des débits. La pratique commence en fait dans ce département à partir de la fin du mois d’août. » 

Le rassemblement, c’est bien sûr un moyen pour les amateurs de se faire plaisir et de découvrir les canyons de la région. Mais pour l’organisateur, ça doit aussi être un levier. « Il y a encore quelques années, le canyon rimait avec une corde de soixante mètres de long, des combinaisons de plongée détournée de leur utilisation première… Tout ça a changé. Le matériel a changé, les pratiques ont changé. Mon but avec ce rassemblement est de sensibiliser les acteurs locaux du tourisme, les professionnels du sport ou de la montagne ou les secouristes, de l’importance que prend cette pratique, pour toujours mieux l’organiser. »

Ce samedi, dans le cadre du RIC-2011, une réunion de ces acteurs est prévue, à L’Argentière. « Le canyon peut dépendre de trois fédérations », explique Pierre Délery. « Il se trouve que ces fédérations se sont mises d’accord et ont créé à l’échelle nationale une commission canyon interfédérale. Cette commission peut se décliner localement avec des commissions départementales. Il y en a une dans les Alpes-Maritimes, par exemple. Je pense que les Hautes-Alpes en ont besoin aussi. »

Au cours de la réunion de ce matin, Pierre Délery va faire un tour d’horizon des personnes susceptibles de travailler avec cette commission. Des pratiquants, des guides, des secouristes… « Il s’agit de trouver des personnes ressources, qui passent du temps dans les canyons et qui sont à même de rapporter à la commission ce qui s’y passe. De sorte que si un bloc d’une tonne et demie tombe quelque part, on le sache et que l’on puisse éventuellement intervenir ».

Autre aspect des choses, la protection de l’environnement. « La commission peut donner des conseils sur la pratique dans certains sites. Si l’on sait que l’écrevisse fait sa reproduction à tel endroit, il faut le faire savoir. Et c’est le rôle de la commission que de le faire. »

Bref, cette commission a pour vocation d’accompagner la pratique dans le département. « Une chose me surprend vraiment ici. C’est que la législation, en général, est respectée. Les interdictions ne le sont pas. Nous sommes là pour que la pratique soit toujours et de plus en plus responsable. Parce que la descente de canyon, si elle est bien encadrée et donc au niveau du pratiquant, n’est pas plus dangereuse qu’un autre sport ».

Cédric Willems est aspirant. Il travaille au bureau des guides d’Embrun, avec deux autres collègues. « Les gens en été veulent de l’eau. Ça a été encore plus marquant cette année, remarque-t-il. Et le canyon a représenté plus des deux-tiers de notre activité. Un guide faisait de la montagne et de la via-ferrata. Les deux autres pratiquement que du canyon cette année ».

Source : article publié par Le Dauphné libéré en date du 10/09/2011 Voir l’article du Dauphiné libéré