Le canyoning dans les Pyrénées « pour les nuls »

Les Pyrénées (et le Béarn) sont un cadre idéal pour faire du canyoning dans ses nombreuses rivières. Le temps d’un après-midi, nous avons enfilé casque, combinaison et harnais.

Une fois équipé, la rivière devient un terrain de jeu sans fin © N.SABATHIER

En pleine canicule, les températures dépassaient il y a peu les 35 degrés même en montagne. Pourtant, ce jour-là, le petit groupe qui dévale le canyon de Bious à Gabas, est loin d’avoir chaud !

Avant de plonger dans le grand bain, il faut d’abord s’équiper.Tout commence sur un parking non loin du canyon. Candice Piechaud, notre guide de canyoning de l’équipe

« Aventure Chlorophylle » nous explique comment enfiler les chaussettes, le pantalon et la veste en néoprène. L’exercice n’est pas évident , il faut faire preuve de souplesse et d’agilité. Assis sur une grande bâche, tout le monde se dandine et se tortille dans tous les sens pour tenter d’enfiler l’équipement. Avec la chaleur, impossible de garder tout l’équipement sur soi. C’est alors buste nu, qu’on entame les dix minutes de marche jusqu’à la rivière.

C’est sans doute l’épreuve la plus difficile : marcher avec tout l’équipement sous cette chaleur. Mais très vite, le cours d’eau bleuté fait son apparition. Une fois le harnais ajusté et le casque enfilé, le pas s’active à travers la petite forêt que l’on traverse. Tous n’attendent qu’une chose : goûter à la fraîcheur de l’eau. Et personne n’est déçu : un à un la dizaine de canyoneur de notre groupe rentre dans l’eau à dix degrés. En quelques secondes la canicule n’existe plus, la sensation de chaleur est un lointain souvenir.

De roches en roches, au fil de l’eau

On est subitement bien content d’avoir notre combinaison : ainsi équipé la fraîcheur de l’eau est agréable et on peut facilement flotter. Un sentiment de sécurité nous pousse à progresser de roche en roche, sans craindre la chute.

Notre guide, du haut de ses vingt et une années d’expérience, nous rappelle les consignes de sécurité : lorsque l’on plonge, il faut plier les bras en croix sur le torse. « Pour un saut de trois mètres ça pardonne. Mais au-delà vos bras vont claquer fort ! ». Elle nous recommande de se boucher le nez en plongeant et de mettre notre capuche pour se protéger les oreilles. En cas d’oubli, on est très vite rappelé à l’ordre par l’eau qui semble s’infiltrer dans tout notre crâne au moment de l’impact !

Une fois en marche, tout le monde suit le cheminement du guide, les plus à l’aise tentent des chemins plus périlleux. Parfois il faut nager, mais le mieux, c’est quand il faut plonger. À mi-chemin, la paroi rocheuse plonge vers un bassin en contre bas. Un plongeon de plus de cinq mètres nous attend . Les moins courageux le descendent par une petite cascade, allongés sur le dos, mais se font tout autant lessiver par la force de l’eau ! Accroché par une corde, Candice nous sécurise avant le saut et nous rappelle les consignes de sécurités, c’est le moment de sauter. Le saut paraît tout à coup moins rassurant, mais il faut y aller. Pas évident de prendre son courage à deux mains, surtout quand vient une subite interrogation : « mais qu’est-ce que je fous là ? ». Il faut y aller sans réfléchir. Une grande poussée sur la jambe avant pour prendre de l’élan et c’est parti. On n’est plus que spectateur de son inévitable chute. Mais on a peine le temps d’y réfléchir qu’on est déjà au fond de l’eau. L’adrénaline nous pousse à recommencer, sans trop savoir pourquoi.

Pendant trois heures, les paysages somptueux s’enchaînent au gré des sauts et des descentes en rappel. La notion du temps disparaît complètement, mais voilà qu’on arrive au bout de notre parcours. Après tant d’efforts, une chose est sûre, ce soir on dormira bien.

► Aventure Chlorophylle : aventure-chlorophylle.com

Source : article réalisé par Clement PRAVAZ et publié le 30 juillet 2019 par la République des Pyrénées Voir l’article publié par la Republique des Pyrenees