Du canyoning de mer pour découvrir la biodiversité côtière

L’office de Tourisme de Batz-sur-Mer (Loire-Atlantique) a lancé à la mi-juillet un site de canyoning en mer, où y sont alliés sensations et sensibilisation à la question environnementale.

« C’était vraiment important pour moi de mettre en place une telle activité dans un tel lieu avec une telle diversité ». Maxime Chatellier, 38 ans, a eu l’idée de créer un parcours de canyoning sur la baie du Cardonnet, à Batz-sur-Mer, il y a un peu plus d’un an. « J’ai développé le projet en 2015, d’abord au Croisic, sur le site d’escalade, mais il a été refusé par les élus. J’ai donc mis le projet en stand-by, mais à mon retour de la Réunion, j’ai pas mal réfléchi et j’ai proposé le projet à Batz-sur-Mer, qui lui, a été accepté. »

Après une série de repérages, celui qui est aussi moniteur d’escalade à El Cap, à Saint-Herblain, a finalement jeté son dévolu sur cette façade où d’imposants blocs de roches se jettent à l’eau, permettant de faire des sauts de plus de 12 mètres à marrée basse. Mais avant de se lancer Maxime a du passer par la DDTM (Direction Départementale des Territoires de la Mer) car le site n’est pas comme les autres.

Une biodiversité particulière

Car en plus d’être une pratique très rare en France, ce « spot » de canyoning de mer est très particulier. Implanté sur un site protégé, qui a hérité du label « Natura 2000 », son accès est normalement interdit au public à moins de disposer d’une autorisation préfectorale, ce qui n’empêche pas des jeunes en recherche de sensation de s’aventurer dans les rochers. « Il a une biodiversité vraiment particulière, avec certaines espèces d’oiseau et de plantes qu’il faut protéger. Et en faisant ce parcours de canyoning, je cherche à avertir sur les raisons pour lesquelles il faut protéger ce site. »

Parmi les espèces à protéger, on retrouve le pipit maritime, un oiseau en voie de disparition, dont la nidation a lieu de mi-mars à la mi-juillet, ce qui marque l’ouverture de la saison pour le canyoning de mer à Batz jusqu’à la fin de l’année civile. Deux types de plantes doivent également être protégés sur ce site classé, comme l’« Oseille des rochers » et le « Statice à feuille ovale ».

Un site Natura 2000 à protéger

Car l’objectif de Maxime, originaire de Clisson, mais qui a passé « les vingt dernières années de sa vie à grimper au Croisic », est avant tout de faire découvrir cette côte sauvage, non pas d’en faire « une machine à sous et développer des projets partout sur la côte. C’est pourquoi on ne cherchera pas beaucoup à faire évoluer le site ». Seules les possibilités de sessions de nuit ou d’un parcours enfant sont envisagées pour la saison prochaine. Mais l’équilibre entre la découverte d’une côte la plus sauvage possible, et la recherche de sensation semble tout de même possible.

La descente en rappel | TYPHEN NICOLAS

Un parcours à la fois sportif et familial

Au final, plusieurs sauts peuvent être réalisés tout au long du parcours qui s’étend sur les différents îlots rocheux, accompagné par de l’escalade, des descentes en rappel et même de la tyrolienne. « Le parcours reste accessible à tous, par tous les temps, par toutes les marées, et peut être adapté en fonction du niveau de nage de chaque participant » d’après Maxime Chatellier.

Même si les plus expérimentés peuvent y trouver leur compte avec des sauts de plus de douze mètres et des descentes en rappel à la verticale, le public attendu se destine d’abord aux familles. « C’est avant tout destiné à un public familial, qui bénéficie de tarifs avantageux, et touristique, mais les locaux peuvent aussi être intéressés car il y a une belle population de grimpeurs dans la région. » explique le guide.

Aujourd’hui limité à des groupes de 8 personnes et ouvert à partir de 12 ans, une seule condition s’impose pour participer : celle de savoir nager. Pour toute réservation, rendez-vous sur le site de l’office de tourisme de Batz-sur-Mer ou celui d’El Cap à Saint-Herblain, avec un tarif entre les 45 et 55 € pour une expérience d’environ 2 h 30.
 
Source : article réalisé par Marin PAULAY et publié le 22/07/2023 par Ouest France Voir l’article publié par Ouest France.