Chassezac : vers une solution d’aménagement (Kairn.com)

Suite au décès d’une pratiquante du canyonisme il y a une semaine dans le canyon du Chassezac (Lozère), le maire avait prit un arrété provisoire limitant le parcours de ce célèbre canyon aux groupes encadrés par des personnes titulaires de diplômes fédéraux ou d’Etat.

Les différents acteurs du dossier (professionnels, préfêt, maire, FFME et FFS) se sont rencontrés à plusieurs reprises afin d’évoquer les différentes solutions pour rendre moins accidentogène le passage dit de ‘la Rajole’.
Ce passage très étroit, en sortie de vasque, a causé la mort de 2 personnes en 15 ans. Un bloc d’une cinquantaine de centimètres de diamètres barre une sortie de vasque et l’eau siphone sous ce bloc.

– Première option : faire sauter le bloc.
Ca paraît simple, efficace et c’est la première idée qui vient à ceux qui ne connaissent pas les lieux.
Il faut savoir que ce bloc est très utile justement pour se poser dessus a la descente de la main courante qui sert normalement a franchir l’obstacle. Sans ce bloc, il faudra se caler en oposition précaire au dessus d’une faille parcourue par tout le courant de la rivière. D’où le risque de générer également des accidents.
Par ailleurs si l’on commence a dynamiter un siphon, pourquoi ne pas les dynamiter tous… il y en a 35 dans le Chassezac. Il s’agirait d’un précédent pouvant vite mener à des abus.

– Deuxième option : boucher le siphon.
C’est l’option qui avait été mise en oeuvre il y a quelques années, mais la nature reprend vite ses droits et le bloc utilisé pour boucher le trou avait finit par disparaître. Par ailleurs en bouchant le siphon, l’on risque également de provoquer un courant marqué sur le bloc, empêchant son utilisation comme appui.
De nouveau, la question déontologique sur l’aménagement des sites naturels est posée avec tout les risques d’abus qui en découle

– Troisième option : la formation et la prévention.
C’est semble-t-il vers cette option que le groupe de concertation semble se diriger.
Si le danger de la Rajole était déjà clairement évoqué dans les topos relatifs a ce canyon, l’équipement en place pouvait laisser planer des doutes sur la technique de franchissement a mettre en oeuvre.
Un équipement plus clair et sans ambiguité, et une information renforcée, devrait permettre que les pratiquants ne descendent pas dans la vasque en amont du siphon mais passent bien par au dessus en opposition ou sur main courante.

Source : article publié sur le site Kairn.com le 30 septembre 2012 Voir l’article

Voir également : Une femme se noie dans le canyon de Chassezac