Accident mortel en canyon : le guide relaxé

Le guide jugé le 19 mars 2024 pour homicide involontaire, près de quatre ans après l’accident mortel de canyoning d’une jeune femme de 27 ans, a été relaxé par le tribunal correctionnel de Grenoble, mardi 2 avril.

La victime était décédée à l’issue d’une chute lors d’une sortie dans le canyon de l’Infernet, en Chartreuse, en juillet 2020. Une peine d’un an de prison avec sursis avait été requise par le ministère public.

Lors de l’audience du 19 mars 2024, le procureur Éric Vaillant avait pointé un « cumul d’imprudences ou négligences » de la part du prévenu, justifiant selon lui une peine d’un an de prison avec sursis. Mais le tribunal correctionnel de Grenoble n’a finalement pas suivi ses réquisitions en décidant de relaxer, mardi 2 avril, le guide jugé pour la chute mortelle effectuée par une jeune femme de 27 ans, le 5 juillet 2020, lors d’une sortie de canyoning.

Poursuivi pour “homicide involontaire”, le moniteur, âgé aujourd’hui de 50 ans, encadrait ce jour-là un groupe de neuf femmes, dans le canyon de l’Infernet, sur la commune de Quaix-en-Chartreuse. Un spot très connu du massif de la Chartreuse, sur lequel ce guide de canyoning expérimenté avait déjà emmené de nombreux pratiquants.et dont le parcours n’était « pas difficile », d’après son avocate Me Margaux Mediell.

Pourtant, au moment de poser le pied sur un bloc de pierre, Blandine L., dernière du groupe – en file indienne – à s’élancer, avait soudainement disparu dans le vide. Une chute de plus de trente mètres, qui avait tué la jeune femme sur le coup. Selon le professionnel, celle-ci aurait « mis ses mousquetons sur la corde, au-dessus du nœud qui ferme la boucle, et non sur la boucle », thèse corroborée par l’enquête de la CRS Alpes.

La victime avait-elle entendu les consignes ?

La victime avait-elle conscience de cet élément ? Sur ce point, les versions divergent. Pour Me Alexandre Farelly, avocat de sa famille, Blandine L. n’avait « pas entendu les consignes », tout comme les trois autres participantes qui la précédaient dans la file. Mais le prévenu, lui, a de nouveau assuré à la barre avoir demandé aux jeunes femmes de « s’attacher uniquement dans cette boucle », affirmant également qu’elles avaient toutes « compris ».

Pour son avocate, il s’agissait ainsi d’un « malheureux et tragique accident ». Car en trente ans d’expérience dans l’encadrement de sorties canyoning, le guide n’avait « jamais vu personne s’attacher comme ça » et n’avait jamais eu connaissance d’un accident dû à ce motif, a‑t-il soutenu. Des explications apparemment insuffisantes aux yeux du procureur… Mais qui semblent avoir convaincu le tribunal de prononcer la relaxe.

Source article réalisé par Manuel PAVARD et publié le 02/04/2024 par  le site « Place GRE’NET placegrenet.fr