Un moniteur de canyoning condamné à un an de prison avec sursis après un accident mortel dans le Vercors (Romane Porcon )

Ce mardi 6 avril, le tribunal correctionnel de Grenoble a rendu son jugement, après la mort le 13 juillet 2019 d’une jeune femme dans un accident de canyoning. Le moniteur d’escalade et de canyoning est condamné à un an de prison avec sursis.

C’était le 13 juillet 2019, une jeune femme se retrouve coincée sous des rochers dans un canyon situé sur la commune de la Rivière sur le flanc ouest du Vercors. Le procureur Olivier Nagabo avait requis un an d’emprisonnement avec sursis contre Sébastien Thollet, le moniteur de 44 ans. Le tribunal correctionnel de Grenoble a décidé de suivre son avis, ce mardi 6 avril. Le moniteur d’escalade et de canyoning est condamné d’un an d’emprisonnement avec sursis et d’une amende de 5374 euros pour frais d’obsèques.   

Maître Denis Dreyfus, l’avocat du mari de la victime est satisfait de ce jugement qui, selon lui, servira d’exemple : « Je crois que c’est une décision qui est importante parce qu’elle fera jurisprudence. Là où il n’y a pas de loi ou de règlement en matière de canyoning mais où le tribunal en retenant la culpabilité a considéré qu’il existait une faute caractérisée c’est à dire une faute d’importance certaine. Parmi les fautes il y avait deux questions dans le débat, d’abord le non repérage le jour des faits de ce siphon. Le guide le connaissait, plusieurs semaines avant il avait vérifié qu’il y avait des branches mais il ne l’a pas fait le jour-même. La deuxième faute c’est de ne pas avoir eu de couteau sur lui qui aurait permis de sauver la victime. Un autre guide arrivé quelques minutes trop tard, l’a fait immédiatement pour couper le baudrier qui s’était attaché avec les branches au fond du siphon. »

C’est donc une peine qui pourra servir d’exemple et permettre d’éviter d’autres accidents de ce type pour l’avocat du mari de la victime Maître Denis Dreyfus : « C’est une affaire terrible parce qu’il a vu sa compagne pour un cadeau d’anniversaire, coincée dans ce siphon sans qu’on puisse la sauver. Cette peine d’un an de prison, c’est une peine d’avertissement. La question n’était pas au-delà de ce drame, drame pour le guide également parce que ne pas pouvoir ramener une cliente c’est quelque chose de dramatique. C’était quelque chose de symbolique et du principe et c’est important qu’une déclaration de culpabilité soit rendue. »

Source : article réalisé par Romane Porcon, publié le 06 avril 2021 sur France Blue Isère Voir l’article