Le point sur la biodiversité (FFCAM)

En mai 2019, la France a accueilli la 7e conférence de la plateforme mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques (IPBES), organisme scientifique dépendant de l’ONU.

Le constat est accablant, une espèce animale et végé- tale sur huit est en voie d’extinction dans le monde. Le rythme s’accélère avec, depuis 50 ans, une vitesse 100 à 1000 fois plus élevée que celle de la disparition spon- tanée des organismes vivants. Depuis 1900, 20% des espèces locales ont vu leur nombre diminuer drastique- ment, on compte sur le territoire français (métropole et outre-mer) 10143 espèces menacées.

Le rapport estime que 75% de la surface terrestre et 66% de l’environnement marin sont dans un état de dé- labrement plus ou moins important. Le milieu marin, in- dispensable à la survie de millions de personnes, voit 33% des récifs coralliens et plus d’un tiers des mammi- fères marins menacés. On ne compte plus les zones mortes dont le nombre explose surtout le long des côtes, hauts lieux de la reproduction des espèces ma- rines. En Méditerranée, 10% des herbiers de Posidonie ont disparu au cours du XXe siècle, le rythme actuel fait craindre leur totale disparition à la fin de ce siècle ! Les amphibiens restent les espèces les plus menacées avec une diminution de leur population de 40%.

Une étude allemande basée sur l’observation et le comptage des oiseaux dans un espace protégé, ce du- rant 27 ans, a montré que 30% de leur population a dis- paru. Par ailleurs, 73 études montrent que 40% des in- sectes sont menacés d’extinction. En France, une étude CNRS/ Muséum d’Histoire Naturelle estime que 30% des oiseaux des champs sont en voie de disparition comme par exemple l’alouette que l’on n’entend plus chanter dans certains départements.

Ces études se penchent plus particulièrement sur la disparition d’espèces visibles. Au niveau des sols, le constat n’est guère meilleur puisque les très embléma- tiques vers de terre sont également menacés. Ils jouent un rôle important dans la fertilisation des sols. Ils creu- sent des galeries et remontent vers la surface leurs dé- jections sous forme de turricules1 riches en minéraux et humus. Leur diminution entraine donc une perte impor- tante de fertilisants naturels qui, au lieu d’alimenter les végétaux, finissent dans les nappes phréatiques. Ces galeries facilitent la pénétration de l’eau et favorisent l’enracinement des plantes. En 1950, on comptait deux tonnes de vers de terre à l’hectare dans les champs aujourd’hui à cause de l’agriculture intensive les agro- nomes n’en comptent plus que 200 kg !

Toutes ces études portant sur des espèces facilement identifiables sont loin de la réalité car pour une espèce connue en voie d’extinction, combien d’autres orga- nismes peu visibles et indispensables à l’équilibre des écosystèmes sont-ils menacés ou déjà disparu ?

Découvrir ci-dessous, l’intégralité de l’article intitulé : le point sur la biodiversité en parcourant la Lettre du Milieu Montagnard n°62

La lettre du milieu montagnard 62
Le point sur la biodiversité
FFCAM
Octobre 2019