Le desman, cet animal étonnant menacé d’extinction

Du 22 au 26 mai 2019, une caravane s’installe sur le territoire avec pour objectif de mieux faire connaître le desman des Pyrénées, un mammifère aquatique menacé d’extinction qui vit notamment au Bager d’Oloron.

« Le desman, c’est un peu notre ornithorynque à nous », s’amuse Émile Poncet. Il serait difficile de contredire le chargé d’étude au conservatoire d’espaces naturels de Midi-Pyrénées : les deux mammifères ont ce point commun de donner l’impression d’être un assemblage un peu loufoque d’autres animaux. Avec sa trompe qu’il utilise « exactement comme le ferait un éléphant », ses pattes palmées de canard et sa queue de rongeur.

La population de cette espèce vivant uniquement en Espagne et dans les Pyrénées françaises est en « forte régression depuis la dernière décennie. C’est un animal qui a perdu 60 % de sa répartition en une trentaine d’années », indique Émile Poncet. L’activité humaine est grandement responsable de la diminution de ces mammifères, désormais en danger d’extinction. « Les proies que le desman chasse sont beaucoup moins nombreuses à cause de la pollution. L’habitat de l’animal a également été victime de fragmentations, suite à l’aménagement des rivières ».

Des actions pour sensibiliser

C’est fort de ce constat que Life desman a créé une caravane itinérante, avec pour ambition de voyager au sein des territoires accueillant l’espèce. L’objectif est de faire sortir de l’anonymat cet insectivore, via la création d’ateliers et d’animations centrés autour du mammifère. L’enjeu est réel, comme l’explique Émile Poncet : « Alors que c’est une espèce endémique, le desman est quasiment absent de tous les éléments culturels du territoire. On reçoit encore des témoignages de personnes qui assomment ces animaux avec un coup de pelle quand elles les trouvent dans leur jardin en les confondant avec des rats ! »

La semaine du 22 au 26 mai sera donc l’occasion de mettre le desman des Pyrénées au cœur de l’attention, en associant aussi les enfants avec le lancement d’une enquête qui sera suivie par 230 élèves du territoire et dont la résolution sera donnée le 25 mai à 18h30 devant l’Office de tourisme d’Oloron.

Mystérieux mammifère

Life desman souhaite également associer les adultes, et notamment les pêcheurs, qui sont invités à signaler toute observation de ce mammifère dans l’espoir de mieux le comprendre. Découvert très tardivement, en 1811, le desman des Pyrénées renferme encore bien des mystères. Si on connaît, par exemple, la période de mise bas des femelles, qui a lieu entre mars et juin, on ignore encore tout du nombre et de la taille des portées, tout comme le taux de survie des jeunes.

À noter que cette édition de la caravane du desman en Haut-Béarn et Soule sera la toute dernière à être organisée, le financement des animations arrivant à son terme

Source : article réalisé parGildas Boênnec et publié le 17 mai 2019 pat la Republique des Pyrenees

Autre article :

Le desman : mammifère semi-aquatique

Le desman

  • Nom: desman des Pyrénées, Galemys pyrenaïcus en latin
  • Famille des talipadae/desmaninae
  • Classe des mammifère semi-aquatique
    desman
  • Taille de 11 à 13 cm

Particularités: possède un museau allongé et mobile, de petits yeux presque aveugles, un pelage soyeux brun foncé dessus et gris dessous, des pattes avant semi-palmées et des pattes arrières palmées. Mode de vie: vit au bord des torrents de montagne entre 1500 et 2500 m. ou dans les rivières souterraines des Pyrénées françaises et espagnoles, dans les monts Cantabrique, en Galice, en Sierra Centrale et dans le nord du Portugal. Il est plutôt nocturne et ne supporte pas le moindre changement. Durée de vie: de 2 à 4 ans maximum. Reproduction: la femelle a, en général, trois portées par an. Alimentation: larves d’insectes et invertébrés aquatiques en milieu naturel. Son régime peut être beaucoup plus varié en captivité.

Un animal semi-aquatique

Le desman des Pyrénées (Galemys Pyrenaïcus) aussi appelé rat trompette, musaraigne éléphant, taupe aquatique ou rat bouhé est un étrange petit animal de la famille des taupes.
Extrêmement discret, peu de pêcheurs peuvent se vanter de l’avoir vu. Son aspect plutôt repoussant est caractérisé par son appendice nasal surdéveloppé qui lui sert à la fois de radar et de détecteur olfactif, compensant ainsi sa presque cécité.

On ne rencontre le desman que dans la chaîne pyrénéenne et dans le nord de l’Espagne et du Portugal.
On lui connaît un cousin russe beaucoup plus gros (450 gr au lieu de 65 gr), autrefois chassé pour sa fourrure.

Le desman vit essentiellement dans l’eau froide des torrents d’altitude, il est parfaitement adapté à sa vie aquatique : pattes palmées, clapets fermant les narines en plongée. Son excellent odorat lui permet de repérer ses proies sous l’eau.

Encore très mystérieux

Le mâle et la femelle vivent sur un même territoire restreint mais font gîtes séparés et ne se retrouvent que pour l’accouplement. Les femelles semblent avoir trois portées par an. Les desmans sont très actifs, surtout la nuit. Ils plongent pour chercher de la nourriture qu’ils mangent sur les berges ou bien nettoient leur fourrure qui secrète alors une substance imperméabilisante. Ils semblent communiquer par l’odorat, en déposant des crottes sur les berges. Ce langage reste un mystère pour les chercheurs. Ils émettent aussi des sons variés sans qu’on ait pu leur attribuer une signification.

Ce n’est que tardivement que la communauté scientifique s’est intéressée à ce petit animal hors du commun. Il a été découvert en 1811 et c’est le dernier mammifère français répertorié. De nombreux aspects de sa vie restent encore inconnus. Le laboratoire du milieu souterrain du C.N.R.S. de Moulis en Ariège est l’un des rare à étudier le desman, notamment en captivité où il se montre très intéressé par l’homme et semble rechercher son contact. Le chercheur Bernard Richard rapporte que l’un d’entre eux s’échappait de son aquarium toutes les nuits pour venir le chatouiller dans son lit !

Dans son milieu naturel, il ne fuit pas systématiquement devant l’homme, cependant ses mœurs font qu’il en rencontre rarement. Le desman s’avère être le meilleur indicateur de la qualité d’un cours d’eau car il est très sensible à tout changement. Ses proies (larves et invertébrés aquatiques) meurent à la moindre trace de pollution, entraînant la disparition du desman de ces cours d’eau. C’est aujourd’hui une espèce menacée et protégée en France, inscrite comme « espèce d’intérêt communautaire » par l’Union Européenne.

Où le trouver

Le laboratoire du milieu souterrain de Moulis en Ariège (près de Saint-Girons) est ouvert au public sur rendez-vous . Tél : 05 61 04 03 60

La mission du laboratoire est d’étudier le milieu souterrain dans tous ses aspects. Il à été crée en 1948 et reçoit chaque année 25.000 visiteurs (scientifiques de tous pays, touristes). C’est la seule structure de ce type au monde. On peut aussi y voir des des protées, fossiles vivants datant de l’époque du crétacée encore plus vilains que le desman.
Un complexe touristique et scientifique pourrait voir le jour dans les prochaines années.

Source : article publié le 27 février2015 par origine Pyrenees

Le desman des Pyrénées
Livret 1 état des connaissance
Conservatoire d’Espaces Naturels de Midi-Pyrénées
2020
Life-desman des Pyrénées
Programme de préservation
Conservatoire d’Espaces Naturels de Midi-Pyrénées
2020
Fiches - kit pédagogique canyonisme
Coordinateuer : Olivier PEYRONEL
Améliorer la prise en compte de l’environnement dans la pratique du canyonisme
Coordinateeuer : Olivier PEYRONEL
CREPS Auvergne-Rhône-Alpes
2015